MAGIE ET ÉCLATS DE FIN D'ANNÉE AVEC JESSICA TROISFONTAINE

(Ré)apprendre à savourer ce moment suspendu ; ses festins partagés, ses odeurs, ses lumières, ses mots, ses cadeaux et sa bande son avec Jessica Troisfontaine.

Dec 09, 2024

Jessica ou l’infatigable faim d’émotions

Jessica est l’hôte du podcast Ressentir dans lequel elle explore avec ses invités leur rapport aux émotions et leur manière d’habiter le monde. Et puis Jessica écrit. Pour elle, dans le cadre de sa newsletter La vie gourmande, et pour d’autres, sur l’art de vivre en général, avec une appétence particulière pour tout ce qui se joue autour de la table.

INITIATION À CE COURRIER : LE MANTRA DE JESSICA

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Que représente pour toi la "magie des fêtes" ?

Onduler de festins en régalades, mettre ma boîte mail en mode avion, cuisiner pour ma famille, me demander quel jour on est, regarder Love Actually, réfléchir à l’année écoulée et à celle à venir face au sapin emmaillotté de lumières (c’est un excellent guide de méditation, je recommande).

Quel est, selon toi, le secret pour créer une atmosphère festive et chaleureuse lors d’un repas de fêtes ? Y-a-t-il des petits détails qui font toute la différence ?

Bouder le minimalisme et y aller franchement sur les décorations de Noël, les bougies de toutes tailles, les guirlandes qui clignotent. C’est le moment de chérir le kitch et de mettre sa sobriété de côté. Et le détail qui fait toute la différence et limite les risques de carnage : emmener la conversation du côté des souvenirs joyeux en commun, plutôt que sur le terrain de nos convictions et revendications respectives.

Y a-t-il une odeur, un goût, ou une musique liée aux fêtes de fin d’année qui éveille chez toi des émotions particulières ?

La chanson Me and Mrs. Jones de Billy Paul. Elle a résonné à la fin de chaque dîner de Noël dans le salon de la maison familiale et elle faisait danser mes parents. Avec mon frère, on les rejoignait parfois sur la piste dans nos petits pyjamas.

Les fêtes de fin d’année sont souvent synonymes d’abondance. Quel est ton rapport au plaisir pendant cette période magique ? Que conseillerais-tu à nos lecteurs pour en profiter sans culpabiliser ?

Les fêtes de fin d’année font partie des moments où je décide que les compteurs s’arrêtent de tourner, que « rien ne compte », au même titre que les vendredis, les vacances et ma semaine d’anniversaire.

Manger ensemble (et souvent en abondance) fait partie des rituels de retrouvailles et cela implique de manger des aliments qu’on n’a pas choisis ou qu’on ne mangerait pas le reste de l’année. Y faire honneur en se roulant dans l’abondance – si l’on en a envie – revient aussi à honorer ces retrouvailles.

Si j’y vais un peu trop fort, je pactise avec la culpabilité en prévoyant un retour à l’équilibre une fois les festivités passées.

As-tu une routine particulière qui te permet de garder de l’énergie - physique et mentale - pendant l’hiver et terminer l’année du bon pied ?

Comme le reste de l’année, je fréquente assidument une salle de sport (Dynamo) et le cabinet de ma psy. Et puis je limite au maximum les dîners – je chéris trop les aubes pour les écraser du poids de la fatigue.

Ta soirée du 31 idéale ?

Dans mon lit avec un livre après un dîner de reine chez moi. C’est le programme qui met le plus mon âme à la fête pour terminer l’année.

Quel(s) top livre(s) à offrir sous le sapin cette année ?

Cuites, 60 recettes faciles pour lendemains difficiles de Victoire Loup, parce qu’il bénéficiera d’une mise en application immédiate (et parce qu’il est truffé d’anecdotes croustillantes).
Bouillons bienfaisants de Jennifer Hart-Smith, pour les mêmes raisons (et parce que les bouillons sont largement sous-cotés).
La rencontre de Charles Pépin, parce qu’il soulage les cœurs tristes et exalte les cœurs épris.
Le miracle du réconfort de Marie Robert, parce que c’est tout ce dont on a besoin en cette fin d’année (et toute l’année).
Le sel de la vie de Françoise Héritier, parce que tout y est contenu.

Le cadeau que tu aimerais recevoir ?

Des bisous, un voyage en Italie, des livres que je n’ai pas choisis, des verres Ulysse Sauvage (ils sont d’une poésie infinie).

Ton petit plaisir secret et inavouable ?

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LE QUESTIONNAIRE MEATLESS MONDAY DE JESSICA

Si tu ne pouvais manger plus qu’un plat pour le restant de tes jours, lequel choisirais-tu ? Des pâtes, pour la multitude de variations qu’elles permettent et pour l’italianité (dont je suis obsédée) qu’elles charrient.

Si tu étais un animal ? Un croisement entre un panda et un raton laveur. Le premier mange 12h à 14h par jour, le second est réputé pour voler la nourriture des autres.
Le petit geste pour une vie un peu plus green que l’on peut adopter dès demain ? Travailler à son écologie intérieure en lisant des livres.
Quelle est ta définition du bonheur ? Voir fleurir quelques-unes des graines qu’on a semées, puis arrosées, pour aider le bonheur à advenir.

»» À TOI DE TERMINER CETTE PHRASE : L’AMOUR C’EST… la seule chose qui compte vraiment.

AS A GIFT : FAVORITE EASY & TASTY RECIPE

En cette saison, mon légume préféré est le potimarron. De nombreux auteurs le qualifient de « courge au trésor » et la recette suivante le révèle assez bien dans sa nature de bijou :

Coupez le potimarron en deux, égrenez-lui le cœur et tranchez-le à intervalles réguliers.
Disposez sur une plaque de cuisson, arrosez d’huile d’olive, constellez d’aromates (pensez romarin, thym, paprika, piment, sel…), massez le tout et adoucissez au miel en ayant la main légère.
Coupez une tête d’ail, bénissez-la d’huile d’olive, emmitouflez-la dans du papier cuisson, joignez-la au potimarron et enfournez 30 minutes à 220 degrés.
Pendant ce temps, mélangez du yaourt grec (dispo en version 100% végétale, chez Daimant, on ne jure que par le Sojade) avec de l’huile d’olive, du piment, du paprika et quelques gouttes de jus de citron.
Récupérer la tête d’ail bien confite, écrasez autant de gousses que vous le voudrez et conviez-les à la sauce.
Dressez en vous appliquant (la sauce d’abord, le potimarron comme un joyau ensuite) et parsemez de noisettes torréfiées.