ARRÊTER DE MANGER DES ANIMAUX, MAIS PAS QUE, AVEC HUGO CLÉMENT
Dans cette nouvelle édition, creusons ensemble les sujets d'alimentation, d'éducation, agrémentés de quelques fun facts, avec la voix du végétarianisme et de l'écologie en France.
Hugo Clément, figure incontestée et incontestable de l’écologie
Hugo Clément est un journaliste et militant écologiste français reconnu pour son engagement en faveur du bien-être animal. Après avoir travaillé pour Quotidien et Konbini, il anime aujourd’hui Sur le front, une émission de France Télévisions dédiée aux enjeux environnementaux. En 2022, il fonde Vakita, un média en ligne axé sur l’écologie et les questions de société. Auteur de plusieurs ouvrages sur le végétarisme et la condition animale, il s’implique activement dans la défense de la nature et des animaux à travers des enquêtes et des actions de sensibilisation.
Tu es une forte voix du véganisme en France. Pourquoi et comment es-tu devenu végétarien?
Dans le cadre de mon travail, j’ai eu l’occasion de visiter des élevages intensifs et de rencontrer des personnes travaillant dans les abattoirs. Cette immersion m’a fait découvrir l’envers du décor, une réalité dont je ne mesurais pas pleinement l’ampleur. Confronté à ces conditions, j’ai pris la décision de ne plus consommer de viande ni de poisson. Je continue à manger des œufs et du fromage, donc mon impact n’est pas nul, mais j’essaie de le réduire autant que possible en activant les leviers qui me semblent accessibles.
Concrètement, comment as-tu abordé cette transition dans ton mode d’alimentation ? Quels conseils donnerais-tu aux personnes s’apprêtant à supprimer les produits animaliers de leur alimentation ?
Je suis convaincu qu’il ne faut pas se fixer des objectifs inatteignables, au risque de se décourager. Réduire sa consommation de produits animaux, c’est déjà un grand pas, et c’est une démarche qui est à la portée de tout le monde. Souvent, on s’inquiète de la diversité des repas, de la peur de manquer d’options ou de saveurs, mais en réalité, il suffit de se pencher un peu sur la question pour se rendre compte qu’il existe mille façons de remplacer la viande et le poisson. Finalement, c’est plus une habitude à prendre qu’un bouleversement radical, et je pense qu’il est important de l’aborder sans stress, avec curiosité et plaisir.
Comment trouves-tu l’équilibre entre pédagogie et dénonciation dans ton travail ?
Cet équilibre est en effet clé dans mon travail. En tant que journaliste et militant, il est essentiel de montrer ce qui ne va pas, de révéler des réalités souvent occultées et de partager des informations que certains préféreraient garder sous silence. Informer le consommateur et le citoyen, c’est lui donner les clés pour comprendre les impacts de ses choix et l’aider à agir en conscience. Mais il ne s’agit pas seulement de dénoncer : il est tout aussi important de mettre en avant celles et ceux qui s’efforcent de changer les choses de l’intérieur. De nombreuses initiatives existent, portées par des personnes engagées qui réinventent les pratiques, développent des alternatives et prouvent qu’un autre modèle est possible. Ces histoires méritent d’être mises en lumière, car elles inspirent, donnent de l’espoir et montrent concrètement qu’un changement est en marche.
L’engagement peut engendrer une forme d’auto-exclusion par rapport à la société. Comment arrives-tu à trouver ta place auprès de personnes qui ne partagent pas les mêmes valeurs et n’avancent pas au même rythme que toi ?
Je ne suis pas vraiment d’accord avec cette affirmation. Bien sûr, tout dépend du niveau de radicalité dans lequel on se place, mais je pense qu’on peut très bien réduire sa consommation de viande ou éviter de prendre l’avion tous les deux mois sans pour autant s’exclure de la société. S’engager pour une cause ne signifie pas qu’on ne mettra plus jamais les pieds dans un avion ou qu’on ne mangera plus jamais une saucisse au barbecue. Il est essentiel de ne pas tomber dans une quête de pureté absolue qui finirait par gommer de nombreux plaisirs et moments de partage qui font le lien social. Le plus important pour moi, c’est de chercher à réduire son impact de manière réaliste et durable, sans se flageller pour chaque écart. Ce n’est pas l’exclusion qui compte, mais la progression : chaque effort, aussi modeste soit-il, mérite d’être encouragé.
Une grande figure actuelle qui contribue à faire bouger les lignes sur les sujets d’écologie ? Comment penses-tu qu’elle y parvient ?
Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, est une figure incontournable du combat pour la protection des océans. Elle fait bouger les lignes sur de nombreux sujets grâce à sa détermination sans faille, sa capacité à ne jamais dévier de sa route. J’admire sa pugnacité, sa conviction profonde et sa passion. Elle met en lumière des problématiques souvent invisibilisées et mène des actions concrètes pour protéger la vie marine. Son engagement sans compromis est une source d’inspiration pour toutes celles et ceux qui veulent faire bouger les choses.

Comment sensibiliser les nouvelles générations à la cause climatique ? As-tu des conseils que tu as toi-même mis en place avec ta fille ?
Sensibiliser les jeunes générations au combat climatique passe par l’éducation et par l’exemple. De mon côté, j’essaie d’expliquer à ma fille les enjeux environnementaux avec honnêteté, sans enjoliver la réalité, tout en veillant à ne pas lui mettre une pression excessive. L’éducation consiste forcément à transmettre des valeurs et à poser un cadre, mais il me semble essentiel de ne pas faire peser sur les enfants le poids des problèmes d’adultes.
Mon approche repose sur la pédagogie et l’accompagnement plutôt que sur l’imposition stricte. À la maison, nous sommes végétariens, mais lorsqu’on va au restaurant, je ne l’empêche pas de commander du poulet si elle en a envie. Lui interdire ce plat créerait une frustration et rendrait l’aliment encore plus désirable, alors que l’explication et la discussion permettent une prise de conscience plus profonde. L’objectif n’est pas de dicter des comportements, mais de donner les clés pour comprendre et faire des choix éclairés.
Vois-tu des parallèles entre la lutte pour les droits des animaux, l’écologie, et d’autres combats sociaux ?
Oui, il existe de nombreux parallèles entre tous ces combats. La lutte pour l’écologie est, à mes yeux, la condition de tous les autres engagements, car sans un environnement viable, aucune justice sociale, économique ou politique ne peut perdurer. On sait que les crises climatiques exacerbent les inégalités, qu’elles aggravent les disparités de richesse et qu’elles ont un impact direct sur les droits des femmes, notamment dans les régions les plus vulnérables. C’est pourquoi, selon moi, la priorité doit toujours être donnée au climat. Mais cela ne signifie pas qu’il faille délaisser les autres combats. Il ne s’agit pas de choisir une cause au détriment des autres, mais de comprendre que toutes ces luttes s’entrecroisent et se nourrissent mutuellement.
On se permet d’ajouter deux chiffres concrets pour illustrer ce propos :
Lors de catastrophes climatiques extrêmes, les femmes et les enfants sont 14 fois plus susceptibles de mourir que les hommes, principalement en raison d'un accès limité à l'information, d'une mobilité restreinte, d'un manque de prise de décision et de ressources.
On estime ainsi que l’exposition aux risques climatiques porte à environ 90 % sur l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, et ce sont les individus les plus pauvres à l’intérieur de ces régions qui sont les plus à risque.
LE QUESTIONNAIRE MEATLESS MONDAY BY HUGO
Ton légume préféré ? L’aubergine ! Je l’adore sous toutes ses formes : pizza, gratin, salade…
Si tu ne pouvais manger plus qu’un plat pour le restant de tes jours, lequel choisirais-tu ? Le Pad Thaï.
Le petit geste pour une vie un peu plus green que l’on peut adopter dès demain ? Réduire sa consommation de produits animaux :)
Si tu étais un animal ? Le lynx.
Un paysage ? Une belle forêt ancienne, avec des très grands arbres diversifiés, de la mousse, des oiseaux.
Une activité ? Le triathlon.
Quelle est ta définition du bonheur ? Pouvoir passer du temps dans la nature au contact des éléments, faire du sport, profiter de ma famille et mes amis.
Ta mission sur terre ? Informer le maximum de personnes possible sur des sujets qu’elles ne connaissent pas…. et personnellement, être heureux !
À toi de terminer cette phrase : l’amour, c’est… la confiance.
LE MOT DE LA FIN
Comment continuer à espérer et à aller de l’avant dans un contexte actuel très difficile ?
S’engager ! Je pense que la meilleure façon de faire face aux défis de façon positive, c’est d’être dans l’action, de s’impliquer dans des associations.
Les actus d’Hugo
https://www.vakita.fr/fr
FAUBOURG DAIMANT
Maison des Plaisirs
20, rue du Faubourg Poissonniere
75010 Paris
Réservations
ou via Whatsapp +33 (0)7 88 09 73 48
DAIMANT SAINT-HONORÉ
Now opened
24-26, place du Marche Saint-Honore
75001 Paris
Réservations
ou via Whatsapp +33 (0)7 88 09 73 48
PLAN D
Dwich Shop
22, rue des Vinaigriers
75010 Paris
A♡T